XIXe siècle, les pionniers
Barthélemy Thimonnier
(premier français auteur d’un brevet pour une machine à coudre)
L’ARBRESLE 1793 – AMPLEPUIS 1857
Ci-dessous, une lettre adressée par Maître Chapelle, avocat à St Etienne (sur les conseils du fils de Barthélemy Thimonnier), à Benoît Martin, habitant d’Amplepuis, le 10 août 1876, auquel il demande de lui raconter tout ce qu’il sait sur celui dont il fut « l’un des plus assidus compagnons »:
Le début de la réponse faite le 23 août 1876 :
Benoît Martin commence par évoquer un « vélocypède ». Il n’a rien à attendre ou espérer de ce témoignage tardif, ce qui le rend très crédible.
Ces deux lettres ont été confiées quelques jours au Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques d’Amplepuis (GRAHA) en juin 1989. Elles font partie des archives de la famille Thimonier-Favier, descendante de Benoît Martin.
Les recherches faites à l’époque n’aboutissent à rien:
1) Le 28-7-1989, l’Ordre des Avocats du Barreau de St Etienne écrit que ses archives remontent au début du XXème siècle et ne comportent aucune trace de M. Chapelle.
2) Le 1-9-1989, les archives des Amis du Vieux St Etienne ne renferment rien sur ce sujet. Le livret de M. Meyssin (1914) non plus.
3) A la fin du XIXème, monsieur Henri de Parville fut directeur de la revue « La NATURE » éditée par MASSON et Cie, 120 Bd St Germain à Paris. Cette maison est ensuite devenue la CENTRALE des EDITIONS dont un directeur déclare, en janvier 1990, que les archives de XIXème on été détruites … il y a quelques années.
Ci-dessous, extraits d’un fascicule dactylographié d’une société historique ligérienne « Le Courrier Ségusiave » qui publie des fragments d’un manuscrit de Pierre Valin, écrivain du XIXème siècle (dates du manuscrit et du fascicule inconnues, archives privées) :
a) Le 25-11-1989, le propriétaire du fascicule ignore s’il s’agit d’un exemplaire unique ou s’il y a eu publication.
b) Le 27-11-1989, une historienne arbresloise affirmait: » il est bien connu, des documents d’époque en attestent, que Thimonnier circulait souvent à vélocipède, parfois avec une machine à coudre sur le dos, pour aller la présenter ». Faisait-elle allusion aux documents ci-dessus ou à d’autres qu’elles n’avait pas souhaité présenter ?
c) Le 6-12-1989, quelqu’un affirme posséder une copie du manuscrit et pense savoir où est l’original. Il refuse toute autre collaboration: « on lui (Thimonnier) a déjà fait inventer la machine à coudre, vous ne voudriez pas aussi lui faire inventer le vélocipède! »
d) Fin février 1990, le propriétaire du manuscrit original est identifié. Il avait acheté une bibliothèque complète lors d’une succession et l’y a découvert. A la période du contact, il est hors de sa portée, suite à un déménagement, stocké dans un carton, mais lequel ? Il promet de reprendre contact lorsqu’il l’aura retrouvé. Il n’y a pas eu de nouveau contact avant son décès.
Une partie de ces documents fut évoquée par Raoul Vendran (l’Ami des Sports du 1-12-1931) et par Angelo Gardellin (Storia del Velocipede e dello Sport Ciclisto, 1946) mais ces deux auteurs introduisant aussi des erreurs flagrantes, n’ont pas été très crédibles.
En 1990, une communication à été rédigée par le GRAHA, et adressée à plusieurs historiens du cycle ainsi qu’à des revues et journaux. En 1993 une autre communication fut faite pendant les « Journées d’Etudes de l’Union des Sociétés Historiques du Rhône« .
Plus récemment un autre témoignage a été trouvé dans
le VÉLOCIPÈDE ILLUSTRÉ
du 5 janvier 1893.
Il s’agit d’une lettre de M. Rinico
« sportsman arbreslois« ,
dont voici le passage qui concerne Thimonnier,
où il est précisé que la machine
est à chaîne de Vaucanson.
Ces témoignages indiquent que Thimonnier a construit au moins trois machines différentes : un <<vélocypède>> qui fut brisé selon Martin, un tricycle et un genre de bicycle selon Valin, à condition que ce tricycle soit celui à chaîne de Vaucanson, sinon cela ferait quatre machines.
A l’étude du premier descriptif succinct, en utilisant les définitions d’époque des mots employés, trouvées dans les dictionnaires contemporains, <<j’ai conservé les deux marches (marche=pédale pour les métiers à tisser et les rémouleurs), ou bielles, qui servaient (servir=être attaché à) l’axe coudé de l’excentrique>>, nous sommes certains qu’il s’agit de pédalage circulaire <<axe coudé>> hors de la roue motrice <<excentrique>> grâce à des bielles qui devaient être suffisamment rigides pour recevoir la pression des pieds et transmettre le mouvement à la roue. C’était donc le principe probablement archaïque, mais basique de la bicyclette. La brièveté du descriptif ne permet pas d’imaginer si le mouvement est transmis à la roue arrière, avec direction à l’avant, ou le contraire.
En 1876 Benoît Martin prend même le risque que l’on vienne vérifier <<j’ai conservé>>. Il a utilisé <<vélocypède>> parce que c’est le seul terme générique qu’il connaît et non pour une ressemblance architecturale; le mot <<bicyclette>> n’apparaît qu’en 1879, en Angleterre et seulement en 1886 en France .
Raymond Radisson (1831-1903)
Chimiste, industriel et négociant lyonnais.
Le 15 février 2010, Claude Reynaud a fait une communication via le dossier n°41 de La Vélocithèque : « Aux origines du vélocipède à pedales – La découverte d’un nouveau témoignage« .
D’abord il fait un rappel de ce qui est alors le plus généralement admis pour l’invention du vélocipède à pédales : 1861 et Michaux. Cependant il affirme aussi ses doutes :
l’hypothèse ne repose quasiment que sur le témoignage très ultérieur d’un fils, et en 1869 elle fut déjà contestée lors d’un procès perdu par Michaux.
Après une étude très précise de sa famille, il révèle un texte écrit vers 1900 par Raymond RADISSON pour témoigner de sa vie à ses descendants. Ponctuellement, Claude Reynaud en analyse les révélations.
Ci-dessous nous avons «reconstitué» une partie de ce texte dont l’original est conservé aux Archives de Tarare qui l’avaient transmis à Claude Reynaud :
I am text block. Click edit button to change this text. Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
Ensuite Claude Reynaud développe des liens familiaux révélateurs :
1) La mère de Raymond Radisson était la sœur de Jules Olivier,
lui-même père des frères Olivier qui seront plus tard les associés
dans MICHAUX & Cie, et ensuite les «patrons» de LA COMPAGNIE PARISIENNE.
2) Michel Perret est l’oncle, à la fois de Raymond Radisson et des frères Olivier.
Tous ces gens habitent alors à Lyon. C’est Michel Perret qui, plus tard, incitera Favre à fabriquer des vélocipèdes à Voiron.
Hypothèse et conclusion provisoire de Claude Reynaud :
Pendant la campagne de presse menée dans le but d’ériger un monument à la gloire de Michaux, plusieurs témoignages contredirent cette hypothèse.
En 1896, dans une lettre ouvert au Ministre du Commerce, madame veuve Richard Lesclide contesta elle aussi les mérites de Michaux.
Dictionnaire de l’Académie Française, 1ère édition, 1694, page 606 :
« INVENTER. v. a. Trouver quelque chose de nouveau par la force de son esprit, de son imagination ». (depuis la définition est toujours la même)
Larousse actuel : « INVENTER v.t., trouver, réaliser quelque chose de nouveau à quoi personne n’avait pensé auparavant, que personne n’avait fait : Gutenberg inventa l’imprimerie.
En vertu de ces définitions, pour être l’inventeur, il n’est pas nécessaire d’avoir construit et encore moins commercialisé, ni d’avoir pris un brevet. Il n’est même pas nécessaire que la machine ait fonctionné correctement.
Pourquoi rappeler cela ?
Parce que Barthélemy Thimonnier et Raymond Radisson n’ont pas pris de brevet, ni commercialisé leurs machines respectives, mais ils ont probablement devancé tous les fabricants connus de vélocipèdes à pédales.