REYHAND
31 rue Croix-Jordan, ensuite 61 avenue Berthelot, LYON.
Isaac André REISS était né le 16 novembre 1905 à Cracovie en POLOGNE.
Son passage dans l’histoire lyonnaise du cycle fut aussi court que remarquable.
Il se faisait appeler André et sur ses documents l’ordre des initiales des prénoms est inversé : A. I. REISS.
Il ouvrit son premier magasin le 1er février 1933 (source Raymond Henry).
1933
Le Cyclotouriste n°45,
en 1933, qui indique « Mécano ès cycles » et
« Agent BOUROTTE », ne permet pas d’affirmer qu’il fabriquait déjà les cadres. « Toujours à l’affût » signifierait-il que ce ne sont pas ses débuts ?
1935
Quand commença-t-il la fabrication de ses cadres soudés à l’autogène?
Le Cyclotouriste mars 1935
En très peu de temps il s’est imposé au sommet de la qualité. Il n’avait pas pour méthode d’agrémenter ses machines de beaucoup de particularités personnelles, mais de les construire avec le meilleur matériel et avec le plus grand soin possible.
André Reiss n’a que très peu fait de publicité. Après chaque concours technique où ces machines étaient primées, les accessoiristes et les rares revues spécialisées de l’époque la faisaient pour lui, comme on peut le constater.
Ci-dessous :
extrait du programme du Salon Lyonnais du Cycle
qui s’est tenu
du 6 au 11 avril 1935.
Ci-dessus: Nous connaissons 2 plaques de marques différentes, celle de gauche « monté par » semble indiquer que les premiers vélos étaient peut-être montés sur des cadres d’une autre provenance qui pourrait être BOUROTTE ?
Celle de droite « construit par » ne laisse pas planer le doute, les cadres sont fait par André Reiss.
Cependant on ne peut complètement exclure une erreur à la commande des premières plaques …
Le n° de fabrication est 1027
Le gros phare est un »FARPIL » de RADIOS.
À l’origine elle avait des freins JEAY dont la butée de gaine du frein avant et les quatre tasseaux subsistent. Ils ont été remplacés par des LEWIS.
L’appui pour la sacoche est original et le porte bagage soudé au cadre a été supprimé.
Il semblerait qu’une couche de vernis, qui s’est opacifié à la longue, recouvre toute la carcasse, la plaque de marque et la cuvette basse de la direction. Cependant de chaque côté, en haut des fourreaux de fourche les filets de décorations sont encore visibles.
La transmission est assurée par des manivelles DUPRAT creuses, un couple ROSA, un dérailleur arrière CYCLO dural et avant LE CHAT brasé commandé par une manette SIMPLEX à collier probablement pas d’origine.
Sous la selle BROOKS, la boîte en tôle avec le rabat en cuir est boulonnées à des tiges filetées brasées.
Un roulement de pédalier, probablement C.A.R. (est-il d’origine ou une amélioration ultérieure ?) et un frein arrière à tambour commandé par le même levier que celui sur la jante, marquent bien les choix de rendement et de sécurité.
La largeur des garde-boue correspond à des pneus de beaucoup plus grosse section que ceux qui ont été montés récemment.
Collection privée (droits réservés)
La bicyclette de dame n° 1038 porte aussi la plaque « monté par REYHAND ».
BICYCLE Quarterly, Volume 5, n° 1, page 11,
avec l’amicale « permission de René Herse Cycles ».
Ci-dessous : La Pédale Touristique n° 128, mai 1935.
On apprend donc que, début 1935,
Étienne Bernadet dessinait préalablement les cadres « grandeur nature »
et après l’émaillage en traçait les filets de décoration.
La machine décrite dans l’article
au-dessus existe toujours.
Elle porte la plaque
« Construit par REYHAND ».
n° 1061 , elle a été utilisée par Louis Cointepas jusqu’en 1983.
Bien sûr elle fut modernisée au fil des années, mais jamais après qu’il ait cessé de l’utiliser.
Témoignage très précieux, la voici actuellement :
Louis Cointepas
en août 1980
et la REYHAND avec laquelle
il fit Brest-Menton en 1935.
Photo
Dominique Desir (droits réservés)
En-dessous: Le Cycliste n°9 de septembre 1935.
Ci-dessus la photo de la bicyclette engagée au Critérium Cyclotouristique des Alpes de 1935, publiée dans la revue Belge LA BECANE n° 12 de décembre 1937, qui précise : <<son poids est de 10 kg. 650, montée avec dérailleur Cyclo 5 vitesses, un frein Tambour Maxi arrière et un frein Jeay sur jante avant. La machine comporte en outre l’éclairage électrique avant et arrière, des garde-boue et un porte-bagages. Les moyeux sont des C.A.R. à roulements annulaires. La roue avant est à rayonnage direct. A remarquer la manière spéciale de souder les montants au raccord de selle.>>
Nous remarquons aussi que le porte-bagages est soudé au cadre, donc en acier, que la machine est mono-plateau, et que la manette du dérailleur est sur le tube de selle.
Ci-dessous, Place Jean Macé à quelques pas de la boutique REYHAND qui est à gauche de la photo, André Reiss tient Etienne Bernadet en équilibre sur la bicyclette avec laquelle ils ont participé victorieusement au Critérium des Alpes 1935.
Grâce à l’amabilité (et les archives) de Raymond HENRY, ci-dessous un article d’André REISS publié dans « Nord Cyclo » de mars 1936 :
<<Au moment où paraîtront ces lignes, il y aura 3 ans que la marque «REYHAND» est née.
Après la consécration qu’elle reçut en remportant avec E. BERNADET le Critérium des Alpes (Grand Prix Duralumin), en août dernier, et quantité d’autres épreuves au cours de la saison 1935, je crois utile de faire le point et d’expliquer à ceux que la technique intéresse les particularités de cette construction que l’on qualifie « d’élite ».
Si ma construction n’a que trois ans d’âge, j’ai par contre, 18 ans de pratique mécanique, dont 15 ans de cyclotourisme, pendant lesquels j’ai pu acquérir l’expérience nécessaire, ayant eu à faire construire et ayant mis au point pas mal de machines, celles de camarades et les miennes.
Mes relations, d’abord avec les divers constructeurs m’ont permis de constater une lacune à laquelle j’ai remédié en m’installant. Mon premier achat d’outil a été celui d’un marbre rectifié de 90×60, pour toutes les opérations de dressage qu’exige la construction rationnelle d’un cadre de bicyclette ou de tandem.
Il m’était particulièrement désagréable de rouler sur un cadre que je savais ne pas être droit ni équilibré, parce que le constructeur n’avait pas de marbre. Ayant l’amour de la précision, j’ai donc acquis l’outillage que je jugeais nécessaire et j’ai entrepris de diffuser une construction supérieure à ce qui se faisait jusque-là.
Je ne travaille pas au montage, laissant cela à ceux qui font de la petite ou grande série, mais uniquement d’après dessin grandeur nature, ce qui me permet d’y appliquer le cadre que je reproduis et d’en vérifier l’exactitude des cotes et des angles.
Devant mon dessin de cadre, je commence par faire les fourches.
Fourches avant.
Après avoir cintré à chaud les fourreaux, selon un gabarit déterminé par la chasse que je donne à mes machines, j’ajuste et je soude les pattes, puis après les avoir limées et finies, je coupe la longueur de mes fourreaux à la cote prévue ; ensuite je dégauchis les pattes par rapport à l’angle des fourreaux, de façon qu’elles soient parallèles et qu’elles n’occasionnent pas une torsion de l’axe de moyeu lorsqu’on bloquera les écrous. Les pattes réunies sur un axe, la plaque supérieure de la tête de fourche est ajustée et soudée ; même opération pour la plaque inférieure sur le tube fileté pivot.
Après limage des pièces obtenues, elles sont ajustées l’une dans l’autre à hauteur voulue, puis soudées. Je passe sur le travail de lime effectué pour chaque soudure.
Une fois toutes les opérations de chauffe terminées, cette fourche sera dressée dans tous les sens sur le marbre au moyen de vés et d’un trusquin.
D’après le processus de montage de cette fourche, on a pu se rendre compte qu’il s’agit du type autogène que j’estime le plus résistant de par l’homogénéité obtenue, répartissant bien toutes les vibrations enregistrées par cette pièce vitale d’une bicyclette.
Fourches arrières.
Je commence par l’ajustage et la soudure des pattes dans les montants ; puis, la même opération est répétée pour les bases, coupées à la longueur voulue, en observant sur le dessin l’angle donné. Ensuite comme pour les pattes des fourches avant, je procède au dégauchissage, laissant toujours le plus de passage possible pour le pneu, en conciliant l’espace nécessaire aux manivelles et au pignon avant. Les bases arrières sont toujours choisies parmi les plus rigides, le rendement étant à la base de ma construction.
Les pattes sont alors serrées sur un axe à l’écartement du moyeu. Je marque l’emplacement des entretoises, qui sont ensuite ajustées et soudées. Le haut des montants est coupé, taillé en biseau et bouché par une plaque soudée.
L’arrière est terminé, prêt à être ajusté sur l’avant-cadre.
Avant-cadre.
Je commence par ajuster : 1) le tube de selle sur la boîte de pédalier ; celle-ci est seulement ébauchée, c’est-à-dire non filetée lorsque je monte des roulements courants et non finie d’usinage lorsqu’on doit y monter des roulements C.A.R. Ensuite, vient s’ajuster sur cette boîte : 2) le tube de base qui sera fixé tangent, c’est-à-dire excentré.
Le tube de selle et celui de base sont alors soudés en observant l’angle donné par mon dessin.
Je procède ensuite au premier dressage sur le marbre pendant que la pièce est chaude et en la chauffant encore, si besoin est.
La boîte de pédalier est coincée entre les deux cônes d’un tourillon fixé perpendiculairement au marbre ; me servant du trusquin, je vérifie et dégauchis les deux tubes, je puis ensuite ajuster : 3) la douille de direction sur le tube de base en toute tranquillité, avec le seul souci d’observer l’angle qui déterminer la chasse au sol.
La douille est ensuite fixée, puis : 4) le tube supérieur vient fermer le trapèze formé par l’avant-cadre. Je crois inutile de dire que la douille est, grâce au marbre témoin, rigoureusement sur le même plan que le tube de selle quand les soudures sont finies.
Assemblage du cadre.
Opération importante qui donne à l’ensemble une belle ligne ou témoigne d’un «loup». Grâce au dessin, je ne vais pas à l’aventure : je sais que mon arrière a X centimètres, par rapport une hauteur de cadre de X centimètres, et que le pédalier sera à X centimètres du sol.
Donc, j’aurai un produit harmonieux et à haut rendement. C’est pour le rendement que je vais souder les bases tangentes, de façon que le travail de poussée se transmette avec le minimum de perte au tube de base, qui est tangent lui aussi. Par ce procédé, la surface soudée étant augmentée, la rigidité se trouve accrue, chose incontestable.
C’est pour un meilleur rendement aussi que j’applique une idée de mon ami BERNADET : en soudant les montants arrières en 4 points. Les pointes des montants sont fixées sur le tube supérieur à 5 cm environ en avant de l’axe des tubes de selle et supérieur. Ces montants étant aussi soudés un peu plus bas au passage sur le tube de selle, cela fait 4 points d’attache pour le haut de l’arrière, rendant de ce fait, cette partie très rigide latéralement. Il peut paraître paradoxal de marier le confort avec le rendement et, pourtant, c’est une particularité de ce montage en 4 points. Les montants étant plus inclinés, la tige de selle se trouve déportée en arrière de ceux-ci et les réactions de la roue arrière sont infiniment moins sensibles.
La rigidité latérale et le rendement d’un cadre ainsi traité ont été constatés pratiquement par tous ceux qui ont essayé ma construction.
Une fois toutes les soudures terminées, limées le cadre est encore passé sur le marbre pour une ultime vérification. L’arrière est ensuite dressé à la règle pour l’écartement exact du moyeu. La douille de direction a ses faces dressées symétriquement pour recevoir d’aplomb les cuvettes de roulement, et enfin il est procédé au filetage de la boîte de pédalier avec dressage des faces. Ou bien, dans le cas des roulements annulaires, l’usinage est fait avec un outillage de précision par monsieur RIPET lui-même en mon atelier.**
La construction est terminée le cadre va partir à l’émail. Il en reviendra habillé de trois couches d’émail anglais puis commencera le montage et la mise au point des roulements et de tous les accessoires qui le transformeront en une bicyclette rationnelle et à haut rendement.
D’aucuns pourraient croire que prôner ainsi le rendement soit le résultat d’une idée fixe. C’est ma devise, mais c’est aussi le symbole de la mécanique moderne car n’oublions pas que RENDEMENT : VITESSE (horaire), DISTANCE (accrue) , ÉCONOMIE (des forces).>>
A. I. REISS constructeur
** La revue La Bécane n° 12 de décembre 1937 reproduit cet article avec une coquille pour le montage des roulements annulaires attribué à « monsieur RIPET lui-même », et une version différente « en son atelier »… ?
Note : Monsieur Célestin RIPET est un Lyonnais, concepteur des roulements de pédalier annulaires C.A.R. dont André REISS fut le premier à disposer et à les distribuer.
Également dans cette revue :
1936
Ci-dessous, des conseils par André REISS,
publiés dans l’Annuaire Fédéral du Cyclotourisme de 1937.
(Collection Pierre Izambert)
La publicité en-dessous accompagnait ce texte :
1937
Collection Dominique DESIR (droits réservés)
Louis Cointepas et André François en 1937,
probablement lors de la Journée Vélocio.
En-dessous dans Cyclo-Magazine n°25 du 15 mai 1937 :
Il nous semble un peu curieux qu’après avoir clairement écrit qu’Ettore Bugatti avait présenté un modèle au Salon d’octobre 1933, qu’il n’avait pas vu mais dont M. Ripet lui avait parlé, André Reiss s’en réclame « premier créateur » mais ne le dépose en son nom qu’en juin 1936, c’est à dire juste après la création du magasin CHARREL un peu plus loin dans l ‘avenue Berthelot.
Voir aussi le commentaire à ce sujet en page CHARREL.
Cyclo-Magazine n° 29, de juillet 1937 :
Dans la revue Belge La Bécane, n° 12, de décembre 1937, la page 18 commence par :
<< Monsieur Reiss, ayant assemblé ses cadres, a bien voulu me confier le soin de monter ses machines …etc. >>
article (illustré de photos de machines REYHAND) signé MALEC.
Marcel Lecomte, célèbre artisan-cadreur Belge sous-entend-t-il qu’il était venu travailler à Lyon, ou qu’il n’assemblait les REYHAND que chez lui, pour la Belgique ?
1938
Revue « Le Cyclo » N°42, 1 février 1938
Ci-dessus, Le Cycliste de juin 1938 :
Revue, le Cyclo juin 1938, Le Cycliste de septembre
et tarif au 15 novembre 1938 :
BICYCLE Quarterly, Volume 5, n° 1, page 14,
avec l’amicale « permission de René Herse Cycles ».
Randonneuse légère n° 1228, de 1938 car elle est équipée du dérailleur CYCLO du modèle qui apparaît cette année-là :
Roues de 700c. Cintre et potence AVA dural. Jantes MAVIC dural, 700C. Moyeux de roues et roulement de pédalier C.A.R. annulaires. Manivelles dural STRONGLIGHT. Couple acier 46×28. Pédales raccourcies sans marque. Cale-pieds CHRISTOPHE. Dérailleur CYCLO dural. Freins JEAY , leviers LAM dural. Selle IDEALE 52 « Record ». Dynamo ROTO-PHARE dural.
Ci-dessous, la première page d’une lettre qui concerne la machine n°1237 :
Archives privées
À noter que la plus ancienne publicité que nous connaissons
pour le « nouveau dérailleur Cyclo » que l’on voit sur la machine au-dessus,
date de juin 1938.
1939
Le Cycliste mars 1939 :
Ci-dessous: Le cyclotouriste de mai 1939.
1940-1941
Collection : Pierre Izambert
Naturalisé Français le 23 novembre 1927, Isaac André REISS est « Mort pour la France », tué au combat le 16 juin 1940, à Saulieu (Côte-d’Or), aux côtés des 36 autres héros dont le cimetière témoigne.
Il semble que ce soit dans Cyclo-Magazine du 1er août 1941 que fut pour la première fois annoncée la disparition d’André REISS.
A cette date il semblerait que le magasin soit rouvert ?
Y avait-il des cadres fait d’avance ? Sinon qui fabriquait les cadres ?
Le Cycliste n°1, d’octobre 1946, le rappelle page 12.
Le rédacteur écrivit : « il n’est pas remplacé ».
C’est dire la supériorité qu’on lui attribuait, bien qu’il n’eut pas encore 35 ans.
Sur cette machine, probablement celle du Docteur VIEU (auteur de la photo) on remarque l’ajout d’un dérailleur avant des années 50 qui empêche de positionner la pompe à l’emplacement initialement prévu, et les garde-boue et feu arrière peints. Le phare est aussi des années 50.
(quelque peu transformée pour un usage très tardif)
porte une plaque rivetée à la direction et deux décalcomanies
au tube diagonal.
Désormais en collection privée cette machine a recouvré une configuration plus conforme.
La n°1353,
ci-dessous, sortie d’une cabane de jardin des Monts du Lyonnais où elle « dormit » longtemps, n’a plus de plaque rivetée mais une décalcomanie à la direction et une seule sur le tube diagonal.
Elle montre un renfort au serrage de selle.
Cela pourrait peut-être indiquer que ce cadre n’a pas été fabriqué par André Reiss ?
Selle Henry GAUTHIER « la Meilleure », freins JEAY.
Le cadre est en DURIFORT. Les dérailleurs, CYCLO à l’arrière et SIMPLEX
à l’avant sont sortis en 1938.
Le porte-bagage est cassé à l’arrière, ainsi qu’un support de carter de chaîne. Le phare semble un peu plus récent, le catadioptre, les leviers et les câbles et gaines des freins aussi. Le passage du câble de frein arrière est prévu à l’intérieur du tube horizontal.
Le plus fort n° de fabrication que nous connaissons actuellement est le
N°1354
qui présente les mêmes marquages et renfort au serrage de selle que la précédente.
Ensuite, réalités :
En août 1941 le magasin semble fonctionner de nouveau.
En 1943, dans le bottin professionnel, ce n’était plus REYHAND, mais REISS qui était inscrit.
Le quartier fut bombardé le 26 mai 1944 (immeuble probablement endommagé ).
En 1947 le magasin REISS était toujours déclaré au 61 avenue Berthelot.
En 1952 le magasin REISS était annoncé 18 place Jean-Macé. Il s’agit probablement d’une coquille car le 18 est la Mairie de l’Arrondissement.
En 1956, il était annoncé au 13 place Jean-Macé et le dépôt de la marque REYHAND n’avait pas été modifié; elle était toujours déposée à l’ancienne adresse du 61 avenue Berthelot.
Le 13 place Jean Macé est une autre entrée du bâtiment 61 avenue Berthelot.
et questionnements :
La guerre fut déclarée le 3 août 1939, nous ne savons pas exactement quand André I. REISS a été mobilisé. Il est possible, voire probable qu’il le fut dès le début des hostilités.
Sous l’égide de la FFCT, Raymond Henry écrit :<<Etienne Bernadet (qui pilotait les machines REYHAND dans les concours) pour aider la veuve, rouvre le magasin et travaille avec un bon soudeur …etc.>>
Cela est confirmé en 1978 dans Le Cycle :
Qui en 1942 fabriquait les cadres des vélos REYHAND ?
Dans les « Cyclo-Magazine » des 1er et 15 janvier 1947, on peut lire un témoignage très intéressant de Roger CHETIVEAUX : << En 1939, dès le retour de ma randonnée Dunkerque-Hendaye , j’avais promis à ma magnifique « REYHAND », que j’avais délaissée à cette occasion, une traversée de la France encore plus grande que celle accomplie, traversée que je comptais effectuer l’année suivante. Malheureusement, les événements m’ont empêché de tenir cette promesse et je crains que ce soit pour cette raison que ma superbe monture m’ait abandonnée, lors d’un retour de vacances alors que je l’avais confiée à la S.N.C.F. ; à moins que de semblables machines n’admettent pas d’être véhiculées autrement que leurs propriétaires. Ce n’est donc qu’en septembre 46 que j’ai pu mettre mon projet de 1939 à exécution, car il ne m’a pas fallu moins de deux années pour arriver à me remonter une machine presque semblable à ma REYHAND >>.
Il a fallu 2 ans pour construire la nouvelle machine (ce travail aurait donc débuté vers septembre 1944, soit après le bombardement) <<presque semblable à ma REYHAND>> ce n’est donc pas un cadre REYHAND.
Il semblerait que la collaboration entre Etienne Bernadet et Mme Reiss ait cessé parce qu’il voulait continuer exclusivement dans le haut de gamme et le cyclotourisme alors qu’elle souhaitait des rentrées d’argent plus fréquentes et régulières.
Elle a continué sous son seul nom, au moins jusqu’en 1956.
Une autre histoire…
Le Cycliste n° 1 d’octobre 1946
A noter l’erreur d’orthographe : « Rernadet » qui apparaît en associé de Villemus à VOIRON (Isère), concessionnaires exclusifs REYHAND.
En 1947, Villemus disparaît de la société, remplacé par Berthier.
REYHAND n’apparaît pas.
NEW-LEWIS et ELVE étaient des marques exploitées avant la guerre par Louis Villemus, à Albertville (Savoie).
Une publicité parue dans Le Cycle n°22, d’octobre 1948 accrédite ce témoignage :
Cependant les cadres pour les pédales suspendues ISO, vendus (voire fabriqués ?) par les Ets BERNADET et BERTHIER étaient à la marque ELVISO, qui cohabite à VOIRON avec REYHAND. La liste électorale de cette année-là montrent bien qu’il s’agit toujours d’Etienne BERNADET (né à LYON le 18 août 1903), mentionné Directeur d’usine.
À ce stade, nous ne savons toujours pas précisément qui fabriquait les cadres REYHAND après la disparition d’André REISS.
Il est impossible de traiter REYHAND sans évoquer CHARREL, d’autant qu’ils étaient dans la même avenue. Si le destin d’André Reiss réduisit leur concurrence à peu d’années, les deux atteignirent le plus haut niveau qualitatif que l’on connut à Lyon. On peut les qualifier de « Grands Maîtres Lyonnais du Cycle ». Le rédacteur de la revue « Le Cycliste » écrivait en 1946, qu’André Reiss n’était pas remplacé. Cela n’allait pas tarder….