19e CADOT TILLARD FAGEOT

CADOT – GERVAT –  MEUNIER-TILLARD  – NICOLET – BOEUF – ROCHET – FAGEOT – MARTIN  – Au Lyon Vélo – Pour clore la page…

CADOT (Henri) 7 cours des Chartreux, LYON.

Le 8 juin 1863,  les sieurs Henri CADOT et Pierre MONTAGNAT,
quai Saint-Vincent à Lyon  ont pris le brevet n° 58 585 pour « suspension de voiture mécanique » à 3 roues propulsée par les 2 passagers à l’aide « des jarrets et des bras ». Selon la définition de l’Académie Française  c’est donc bien un vélocipède : <<voiture sur laquelle on se fait rouler soi-même.>>

Ci-dessous une publicité parue le dans « Le journal du siècle » du 15 décembre 1864  (aimablement transmise par Didier Mahistre,) sur laquelle figure l’adresse, 61 rue de Rivoli à Paris, où se tenait une exposition d’électricité

Dans « Le Sémaphore de Marseille » du 20 mai 1865, (aimablement transmis par David Herlihy)  une adresse à Marseille, 3 rue de Noailles est ajoutée.

On y voit la reproduction d’une médaille reçue en 1858 qui fut obtenue lors d’une exposition à Dijon, pour un métier à tisser entraîné par un moteur électrique, breveté le 22 janvier 1858. 

Le 4 octobre 1866 apparaît dans « Le Salut Public » à Lyon, la plus ancienne réclame actuellement connue pour la vente de vélocipèdes à deux roues.

Cette réclame est aussi dans le Progrès de Lyon du 1er mai 1867. Dans les deux cas, elles ne sont pas illustrées et la présence de pédales n’est pas indiquée, mais les mêmes arguments sont repris dans celle ci-dessous dans « Le Courrier de Lyon » du 12 septembre 1867 qui montre clairement un vélocipède à pédales, et le prix est le même. Le corps semble être en bois.

  Document extrait du bulletin Info-Vélocithèque n° 15 bis

On constate qu’en 1867  Henri Cadot
propose encore des appareils électriques.

Voici un vélocipède, conservé dans une collection privée,
qui ne porte pas de marque. Cependant, il présente tant de similitudes et toute la partie arrière rigoureusement identique au dessin sur la publicité CADOT, qu’il ne fait aucun doute que cela en soit un.
La principale différence est la forme du repose-jambes.
Nous en connaîssons deux autres quasiment identiques à celui-ci.

Il est intégralement dans son état d’origine et permet de constater
la finesse de la couche de peinture dîte « de charron » et plus encore l’extraordinaire (pour nous aujourd’hui) qualité des filets de décoration qui étaient tirés au pinceau « trainard » à main levée.

Le tintinnabulement de deux rangées de grelots agités par les « têtes de chat yonnaises » devait avertir le piéton de l’arrivée de cet engin que beaucoup d’entre eux devaient considérer tout droit sorti de « l’ateyer d’un franc détrancanné »…

Les poignées, perpendiculaires au guidon, sont aussi, indiscutablement « la marque de fabrique » des CADOT de la première génération.

Le protège-pantalon est probablement aussi efficace qu’imposant (première photo). Les pédales typiquement lyonnaises ont leurs trois faces recouvertes d’une tôle granitée. Pour la campagne ou les berges de Saône, le décroche-boue était indispensable.

Les « têtes de chat » étaient souvent glissantes : les cerclages de fer des deux roues étaient recouverts d’une bande de cuir.
Peut-être aussi était-ce pour diminuer un peu le bruit de roulage ?

Ci-dessous,  deux articles de 1868, dont l’un indique que l’apparition du vélocipède à pédales est récente et surtout que CADOT reprend le principe de THOMPSON en 1845 (le connaissaît-il) qui, à la place de la simple lanière de cuir autour de la roue  avant, propose un bandage pneumatique 20 ans avant DUNLOP

Ci-dessus, dans le même journal, le 1er septembre 1868, CADOT annonce le nouveau corps métallique.

Ci-dessous et ci-contre un vélocipède un peu plus tardif, dont les roues mesurent 91 et 81,5 cm :

Encore un peu plus tardif, un autre avec des caoutchoucs aux roues et la même plaque.

GERVAT

Place Saint Jean, LYON

 Musée Henri MALARTRE – Ville de LYON à Rochetaillée sur Saône (reproduction interdite).

Le nom du fabricant est gravé sur les bouchons de la roue arrière, comme c’était l’habitude des carrossiers hippomobiles.

Nous ne savons rien de plus de cette machine que ce qu’elle montre.

« A Yon, le valocipède pour tous : »

MEUNIER-TILLARD

14, chemin de GERLAND, LYON

Sur des en-têtes de factures vues, c’est d’abord  MEUNIER-TILLARD Frères ​et ensuite Étienne MEUNIER-TILLARD.
Sur les plaques de 2 vélocipèdes c’est TILLARD & MEUNIER.
Nous accordons la préférence aux documents qui peuvent éventuellement avoir un usage juridique.

Des brevets ont été pris en 1866, 1867 et 1869.
Il semble qu’ils ne furent jamais déclarés fabricants de vélocipède.

NICOLET (François)

TARARE

Source Brevet n° 85439 demandé le 15 mai 1869 par François Nicolet, pour un rochet dans le moyeu de la roue avant d’un vélocipède. (Source : Histoire du vélocipède de Drais à Michaux, Keizo Kobayashi)

C’est une innovation pour l’Europe, mais moins de deux mois avant, le 29 mars 1869,  le brevet  N°88238 avait été pris aux USA  pour un système équivalent, par l’américain William VAN ANDEN.

A. BŒUF (Antoine)

37 rue Grande, TARARE.
Fabrication par NICOLET.

Application immédiate du brevet NICOLET.

« LA NAVETTE » (journal de Tarare) du 11 juillet 1869.

ROCHET (Jean-François)

2 rue Treize-Cantons,

ensuite 7 place des Jacobins, enfin 7 rue de la Part-Dieu à LYON.

Jean-François ROCHET naquit le 30 août 1831, dans une famille de tailleurs de Pierre à Villebois dans l’Ain. Il préféra travailler les métaux et après un parcours qui l’amena a acquérir un savoir faire aussi varié que de qualité, en novembre 1866, il quitta son emploi à la Cie du PLM à Oullins, pour s’établir serrurier, puis progressivement ferblantier, forgeron et mécanicien, avec une aide financière de la famille de son épouse Jeanne Moussy.

Le couple a eu quatre enfants : François-Claude dit « Claudius » né en 1865, Edouard  en février 1867 , Ernestine en décembre 1868 et François-Antoine dit « Francisque » en décembre 1874.

Dans la revue « RIVE GAUCHE »,
n° 106, de septembre 1988, éditée par la Société d’Etude d’Histoire de Lyon Rive Gauche et la Fondation de l’Automobile Berliet, on peut lire la saga de la famille ROCHET.

Si l’on fait confiance au rédacteur, monsieur Henri Cogoluenhe, arrière petit-fils de Jean-François Rochet, pour l’histoire de la famille, nous savons aujourd’hui que presque tous ses rappels sur l’histoire générale du vélocipède sont plus ou moins erronés. Nous avons eu la chance de le rencontrer postérieurement à cette publication et avions eu quelques infos supplémentaires.

Jean-François ROCHET en 1871, le jour de ses 40 ans (d’après la tradition familiale). Le diamètre de la roue arrière est presque la moitié de celui de la roue avant. Est-ce un effet de perspective: la machine semble bien haute pour qu’il puisse l’enfourcher.

Nous pensons qu’il pourrait s’agir d’une photo prise lorsque (toujours selon la famille) son bicycle aurait été primé, à l’Exposition Universelle de Lyon, tenue dans le Parc de la Tête d’Or. Elle débuta le 2 juin 1872 et devait s’achever en octobre; on doit donc pouvoir imaginer que les récompenses étaient prévues dans cette période. Par manque de succès immédiat et avec l’espoir de retombées financières à venir elle fut prolongée jusqu’ en août 1873.

Ci-dessous, un bicycle proche de celui avec lequel Jean-François Rochet est photographié, mais avec une différence de diamètre des roues un peu plus importante :

Il est tout en fer plein avec tous les frottements lisses, les roues font 116 et 49 cm  avec les bandages caoutchoucs.

Le frein est une mauvaise reconstitution ultérieure.

Remerciements à Claude Reynaud pour cette photo extraite de
« L’ERE DU GRAND BI », Editions du Musée Vélo-Moto de Domazan.

L’environnement évoque fortement le Parc de la Tête d’Or. Tous ces bicyclistes portent la même veste, il s’agit probablement de la tenue d’une société. Il y a une très forte probabilité que cela soit le Vélo-Club de Lyon, fondé en 1869 et, pendant les quinze premières années, présidé par Marius RADISSON qui est probablement au centre, debout sur sa machine.

La deuxième machine en partant de la gauche et la troisième à partir de la droite, pour ce qu’on peut en voir, sont identiques à celle (au-dessus) construite par Jean-François ROCHET. Trois autres n’en sont différentes que par les formes variées de leurs guidons.

Elégamment habillé, jusque dans les détails, exactement comme sur la photo de gauche, à droite ce ne peut être que Jean-François ROCHET. Les deux photos ont probablement été prises le même jour.

Est-il sur un vélocipède parce qu’il n’est pas assez grand pour enfourcher sa nouvelle machine ?… Avait-il vendu les premières  et n’avait pas eu le temps de s’en fabriquer une ?… Au moment de la photo de groupe son bicycle personnel était-il exposé ?…

… Et si ses amis bicyclistes s’étaient effectivement réunis

à ses côtés pour ses 40 ans ?…

Que ce soit en 1871 pour son anniversaire, en 1872 pour l’Exposition à Tête d’Or ou en 1873 selon la légende de la photo du groupe, la marge d’erreur est très réduite.

Nous avons eu la possibilité de voir une autre photo du groupe prise le même jour. Jean-François ROCHET n’y figure pas mais il y a un nouveau personnage en tenue de bicycliste. Il est probable qu’à tour de rôle ils sont derrière l’appareil photographique.
À chaque fois il y 10 machines et 12 hommes, plus l’opérateur. Donc trois ne sont pas là avec des bicycles, dont, peut-être Jean-François ROCHET.

Manquant de place pour ses diverses activités, Jean-François Rochet ouvrit en 1875 un deuxième magasin, que tint son épouse Jeanne, au 7 place des Jacobins.

Le 27 juin 1878 il demanda le brevet
n° 125109 (obtenu le 30 septembre) pour « perfectionnements aux roues pour voitures et vélocipèdes », qui consistent, entre autre, en une « garniture de jantes par un cordon tubulaire en caoutchouc ». Le bicycle offert à   « Francisque » pour son 4ème anniversaire, en était-il déjà équipé ?

En 1885 un atelier est ouvert au 7 rue de la Part-Dieu. Rapidement l’adresse de la rue des Treize-Cantons ne figure plus sur les documents.

En 1890, le magasin fut transféré rue de la Part Dieu, « Claudius » et « Francisque » y travaillaient. Les deux frères restants auprès de Jean-François Rochet orientèrent leurs travaux vers la conception d’un véhicule automobile à vapeur, mais les cycles demeuraient l’activité principale.

En 1895, une voiturette à moteur « à pétrole » De Dion-Bouton roulait. Toute sa stucture tubulaire et les roues étaient directement issues de la technique de fabrication des bicyclettes. Nous n’avons pas de preuve administrative, cependant il semble qu’alors l’habitude était d’appeler la structure ROCHET Père et Fils.

Le 3 janvier 1900, les époux Rochet, avec l’accord d’Ernestine, vendirent le fonds de fabricants de bicyclettes à « Claudius » et « Francisque ».

ROCHET-SCHNEIDER

93 Avenue de Saxe à LYON

Après avoir travaillé quelques temps avec son père, comme celui-ci auparavant, Edouard ROCHET préféra s’embaucher aux ateliers du PLM à Oullins.

C’est là que Théodore SCHNEIDER vint le solliciter à s’associer pour fabriquer des vélos, après que Jean-François ait refusé la proposition initiale. Ci-contre une affiche non datée (source GALLICA).

 

La Société
​ROCHET-SCHNEIDER devint concurrente de Jean-François ROCHET avant d’être un grand fabricant d’automobiles dont certains modèles confortables et puissants furent choisis par la Présidence de la République.

La Société ROCHET FRERES & Cie

fut créée en 1900 et s’installa 40 rue Sainte-Geneviève pour ne produire que des automobiles. Elle ferma en 1902.

P. FAGEOT Ainé

51, 53 boulevard du Nord, LYON. Maison fondée en 1875.

En haut 1889, ci-dessus 1890, dessous 16 octobre 1891.
 (Archives La Vélocithèque)

On remarque dans les documents ci-dessus que l’entreprise avait pignon sur quatre rues et des adresses à deux entrées sur le Boulevard du Nord.

Dans « La Revue du Sport Vélocipédique »
du 29 janvier 1892, pages 398 et 399 :  <<Nouveautés – Les Cycles en Aluminium Exposition Hygiénique de Lyon
septembre et octobre 1891 :
P. Fageot Ainé, 51, 53 boulevard du Nord, Lyon.
Bicyclette à cadre en aluminium ; monsieur Fageot est le premier constructeur de cycles qui bénéficie
de la nouvelle découverte concernant
les nouveaux alliages d’aluminium et
des procédés de soudure.>>

Sur la décalcomanie ci-contre, qui est à la douille
de direction de la bicyclette FAGEOT ci-dessous, probablement des années 1893 ou 1894,
deux nouvelles entrées, 41 et 47, sont indiquées
sur le boulevard du Nord.

Collection Verheyden Jerry/ Belgique.

Une publicité parue dans  L’Industrie Vélocipédique à Paris, à l’occasion du Salon du Cycle du 10 au 22 janvier 1894. On remarque désormais 6 entrées dans le boulevard du Nord. En fait ce boulevard et les rues Crillon, Sully et Ney délimitaient un groupe de bâtiments qui appartenaient tous à FAGEOT. Il y avait des accès aux ateliers par les 3 rues. Avec en plus 2 succursales qui ne semblent pas exister en 1892.

Les documents ci-dessus
indiquent une fratrie Fageot.

Cela est confirmé ci-contre
par le début de l’article publié
dans un journal
paru en 1894,
dont nous ignorons le titre.

Ci-dessous, une publicité publiée le 15 novembre 1894 dans le Bulletin Officielle de l’Exposition Universelle, Internationale et Colonial de Lyon.

L. MARTIN

LYON

Nous ne savons rien sur cette bicyclette de 1892-1894. Elle est rigoureusement dans l’état de l’arrêt de son utilisation, y compris ce qui reste des pneumatiques. La plaque nickelée est soudée à l’étain.

Parce qu’elle est soudée, nous pensons qu’il doit s’agir d’une plaque de constructeur ou de vendeur plutôt qu’une plaque de propriétaire. Tous les renseignements sont bienvenus.

I am text block. Click edit button to change this text. Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Un commerce : AU LYON VELO

Monsieur BARDY pose fièrement à l’entrée de sa boutique, dont l’emplacement nous est inconnu, ainsi qu’avec la machine que l’on voit de profil ci-dessus. Photos Antoine Darmet

Ce monsieur BARDY serait-il celui qui présida Le Cyclophile Lyonnais, mentionné dans l’article de presse dans la rubrique FAGEOT ?

Pour clore la page consacrée au XIXème siècle,

nous n’avons pas trouvé plus à notre goût que cet article de Paul Hamelle, publié à Paris, le 1er avril 1895 dans « La Revue Blanche ».

Nous lui accordons d’autant plus de légitimité à être ici qu’il fut repris à Lyon dans « Le Progrès ».

Si nous constatons que la partie qui se veut historique tient plus de la légende, pour le reste, analyses, descriptifs, prévisions ou recommandations nous semblent très justes voire encore d’actualité…et le tout si bien écrit.

Ci-contre et dessous,
la version « lyonnaise » recadrée :